
Dans une société urbanisée, ultra connectée et dans laquelle 80 % de la population vit en ville, on note une réelle déconnexion avec la nature. Cette réalité s’avère fâcheuse pour l’environnement mais aussi pour les Français. En particulier, les jeunes sont les premières victimes de cette construction sociétale puisqu’ils passent plus de temps derrière les écrans que dans la nature et ne bénéficient donc pas de ses nombreux bienfaits. Pourtant, les jeunes sont les premiers à vouloir retourner à la nature, notamment via des activités comme le scoutisme.
"La question de la déconnexion est complexe", affirme Boris Briantais, responsable national Nature chez les Scouts et guides de France (SGDF). En effet, les jeunes générations ont à la fois peu de liens avec la nature et une réelle volonté de la protéger. Malgré une forme de rupture, l’écologie est devenue une véritable préoccupation de la jeunesse.
On sent une sorte de malaise chez certains jeunes et on peut dire que cela vient de nos modes de vie
Dès le plus jeune âge, les enfants sont attirés par la nature et ont une certaine connexion avec elle. Celle-ci joue d’ailleurs sur le développement des plus petits car la nature aide le travail de l’imaginaire, le développement des connaissances et de la curiosité. Nicole, une auditrice, confie que dans son enfance, la forêt en était presque devenue une amie. "J’avais le sentiment d’être Alice au pays des merveilles et j’y passais tout mon temps pour y jouer." L’absence de contact avec la nature peut être un véritable manque pour les jeunes.
L’auteur et journaliste Richard Louv a formulé une hypothèse sur le syndrome du manque de nature. Celui-ci se manifesterait par des symptômes telles que l’obésité ou l’hyperactivité en conséquence de la forte sédentarité des Français aujourd’hui. "On sent une sorte de malaise chez certains jeunes et on peut dire que cela vient de nos modes de vie", indique Aurélie Zwang, chercheuse en sciences de l'éducation. Selon elle, il s’agit d’un enjeu "progressif" et "délicat" pour les jeunes qui ont pris les habitudes sociales actuelles qui laissent peu de place à cette nature.
L’étude des personnes les plus et les moins en contact avec la nature démontre une certaine fracture sociale. Qu’il s’agisse de la campagne, de la forêt, d’un jardin ou d’un parc, l’accès aux espaces verts n’est pas le même pour tous. "Certains jeunes n’ont pas d’accès facile à ces espaces qui permettent la balade et la contemplation", estime Aurélie Zwang qui insiste sur la nécessité d’aménager partout davantage d'îlots, parcs et jardins pour faire entrer la nature dans la ville.
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