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Euthanasie, secourisme à l'envers, que dit le pré-projet de loi sur la fin de vie ?

Euthanasie, secourisme à l'envers, que dit le pré-projet de loi sur la fin de vie ?

Un article rédigé par Camille Meyer - le 2 janvier 2024 - Modifié le 2 janvier 2024
Le projet de loi sur la fin de vie, promesse de campagne d'Emmanuel Macron et régulièrement repoussé, devrait être l'un des chantiers de cette nouvelle année. Analyse
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Une vingtaine de syndicats et d'organisations de soignants dénonçaient en décembre dernier une "parodie de consultation" autour du projet de loi sur la fin de vie après des fuites sur une version de travail, qui a suscité leur "inquiétude" et leur "colère". Un pré-projet non rendu publique encore aujourd'hui et qui est une première mouture rédigée par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé. 

Le Dr Gaël Durel, gériatre et vice-président de l'association nationale des médecins coordonnateurs en EHPAD et du médico-social, évoque son effroi en découvrant cette ébauche, "depuis un an, nous étions en réunion pratiquement tous les mois avec Madame Firmin Le Bodo (...) qui parlait régulièrement dans la presse de co-construction, de co-écriture, d'un travail long avec l'ensemble des partenaires médicaux. Et on s'est aperçu en lisant ce pré-projet qu’il n’en est rien puisque tout est décidé à l'encontre de toutes les propositions que l'on peut faire et toutes les alertes que nous pouvions porter, allant même jusqu'à proposer que les soignants puissent désormais faire du secourisme à l'envers. Un secourisme "pour accélérer la mort" dénonce le Dr Gaël Durel, invité du Grand Témoin ce mardi 2 janvier 2024, (...) "c'est un déni total de l'ensemble des soignants et de leurs choix lorsqu'ils font ce métier d'être au service des plus vulnérables, des plus souffrants, d'apporter leurs compétences pour être présents auprès de la souffrance et non pas de supprimer la personne pour pouvoir supprimer sa souffrance." 

 La loi Claeys-Leonetti est-elle suffisante ? 

Pour le Dr Durel, il faudrait déjà commencer par appliquer la loi existante. "Il faut d'abord donner des moyens pour que les soins palliatifs puissent être accessibles à l'ensemble des personnes qui en ont besoin sur l'ensemble du territoire" explique-t-il, évoquant aussi le besoin de formation de toutes les équipes de ces unités afin de "permettre à toute personne d'avoir vraiment accès à ces soins. (...) Si l'on forme les personnes, dans 99% des cas la demande de mort qui pouvait être présente initialement disparaît lorsque la souffrance disparaît" Le gériatre craint également que le vote de ce projet, telle qu'il est prévu aujourd'hui, entraîne des dérives. Pour l'instant le projet de loi prévoit de réserver uniquement l'aide active à mourir à des personnes qui ont la capacité mentale de pouvoir effectuer le geste jusqu'au bout. "Est-ce qu'une directive anticipée ne pourra pas permettre, dans un 2e temps, à toute personne -lorsque la situation de dépendance ou de maladie sera suffisamment importante- de demander qu'un proche puisse lui administrer le produit, ou bien qu'un médecin puisse venir lui injecter un produit létal ?" s'interroge Gaël Durel. 

Agnès Firmin Le Bodo a annoncé que le projet de loi "sur le modèle français de la fin de vie" serait "présenté courant février", après un plan décennal sur les soins palliatifs.

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