Je pense donc j'agis

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Avec Humbert Rambaud, rédacteur en chef de Jours de Chasse. Auteur de L’Ouverture de la chasse - une philosophie, une culture (Ed. Presses de la cité)

En France, les passions politiques amèneraient certains, si on les écoute bien, à vouloir enfermer la société dans un camp de rééducation idéologique. Car il faut tout réformer, même le passé, disait Cioran, surtout le passé, tant celui-ci nous conditionne, tant on se raccroche à lui. Et puis cela ne coûte rien. Ce qui était perçu comme une pratique bien installée dans ses traditions, la chasse, est devenue un objet de scandale. En quelque vingt ans, le regard a beaucoup évolué sur le sujet se traduisant par une incompréhension grandissante, en particulier chez les jeunes urbains. La politique s’en mêle aussi puisque dans la perspective des Européennes de juin 2024, une liste baptisée "Alliance rurale", associant diverses personnalités dont le patron des chasseurs Willy Schraen, sera officiellement lancée demain, a indiqué, directeur de campagne, le lobbyiste Thierry Coste, proche de la macronie. Humbert Rambaud est rédacteur en chef de Jours de Chasse. Il continue de pratiquer la chasse au chiens d’arrêt dans le Limousin et en Bretagne et signe aujourd’hui un essai avec Vincent Piednoir, sur la passion, mais aussi la culture et la philosophie de la chasse.
 

Nicole Ameline, ancien ministre, député honoraire du Calvados, experte de l’ONU sur les droits des femmes, présidente de l'Institut international des Droits de l'Homme et de la paix

C’est aujourd’hui, lundi 27 novembre, que s’achève la biennale de l’UNESCO consacrée à sainte Thérèse de Lisieux. La jeune carmélite, morte à 24 ans, avait été choisie par l’ONU pour le 150e anniversaire de sa naissance, le 2 janvier 1873 à  Alençon. Thérèse Martin est valorisée comme femme de culture, d’éducation et de science qui, par sa personnalité et par son œuvre, scrute les profondeurs du cœur humain et ouvre des chemins de réponse possible aux hommes et aux femmes en quête de sens, à la recherche de la paix personnelle et universelle. La reconnaissance par l’UNESCO ouvre des perspectives nouvelles à la diffusion de son message de vie, de paix et d’amour jusque vers « les îles les plus reculées » comme Thérèse de Lisieux l’exprime elle-même, jusqu’aux « périphéries », selon l’expression du pape François. Malgré son rayonnement mondial, il ne va pas de soi que Thérèse de Lisieux serve de référence aux femmes de nos sociétés dites avancées, émancipées, même si ses écrits comme Histoire d’une âme connaissent dès le début le succès. L’UNESCO entend notamment promouvoir la présence et le rôle des femmes au sein des religions.

Claire Koc, journaliste à France TV. Le jour où je me suis convertie (ED. Plon)

Avec ses cathédrales, ses pierres qui ne meurent pas, l'Église est le premier représentant à la fois du développement durable et du développement personnel, pour peu qu'elle ne cesse de regarder vers le haut, vers l'éternité. Sitôt qu'elle s'en éloigne, le monde devient très plat et comme L'Albatros, ses ailes de géant l'empêchent de marcher. Développement durable et personnel, disais-je, ces deux termes ne sont pas associés à la démarche catholique mais aux petites idéologies d'aujourd'hui qui sont dans l'air du temps. Et cependant, en se faisant baptiser, Claire Koç était persuadée de grandir et de s'émanciper, tout en s'assimilant à la culture française. Mais sa conversion ne fut pas forcément bien perçue par son entourage. Qu’à cela ne tienne, celle qui est journaliste à France TV n’évolue pas dans un milieu friendly. “Ce manque de tolérance m’a effrayé, dit-elle. Notre société qui se prétend moderne et ouverte ne l’est pas du tout lorsque l’on ne correspond pas aux normes actuelles”.

Louis Daufresne • Lundi au Jeudi à 7h30 Convivialité et regard positif, dans un esprit critique, sur l'actualité au sens large, en compagnie d'une personnalité reconnue et issue du monde intellectuel, religieux, etc.

Henri Guaino, ancien commissaire général au Plan, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, député honoraire. A la septième fois, les murailles tombèrent (Ed. Rocher)

Deux ministres devant les tribunaux, Eric Dupont-Moretti et Olivier Dussopt : "ce n'est pas ça qui fait que les Français n'ont pas confiance dans les politiques", a estimé hier le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, balayant la règle qui prévalait depuis les années 90 d'une démission en cas de mise en examen. Sans épiloguer, ces affaires expriment une forme de déliquescence de l’esprit public. Ancienne plume de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino se fait prophète de l’effondrement des institutions. Sa rhétorique s’inspire des murailles de Jéricho qui à la septième fois tombèrent. L’idée est d’aller aussi regarder dans l’histoire les nombreux précédents où les murailles institutionnelles, morales, culturelles, juridiques se sont révélées aussi fragiles que celles de Jericho.

Père Dominique Fornerod, prêtre, curé de la paroisse Notre-Dame de l'Herbasse depuis 1 ans, prêtre du diocèse de Valence depuis 10 ans, ancien curé de la paroisse de Romans sur Isère

Père Laurent Stalla-Bourdillon, directeur du Service pour les professionnels de l’information, enseignant au Collège des Bernardins

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Ilyes Zouari, président du Centre d’études et de réflexion sur le monde francophone (CERMF), conférencier, essayiste, expert en géopolitique et en démographie

Emmanuel Macron a récemment inauguré la Cité internationale de la langue française, laquelle sera abritée au château de Villers-Cotterêts dans l’Aisne, restaurée dans ce dessein par le Centre des monuments nationaux, pour 210 millions d’euros, ce qui en fait le deuxième chantier culturel de sa présidence. On peut évidemment se féliciter d’une telle initiative dont nul ne souligne qu’elle nous change des grands travaux mitterrandiens qui ont balafré le Louvre et le Palais Royal à l’époque de Jack Lang. Emmanuel Macron se montre ici beaucoup plus classique mais aussi beaucoup plus paradoxal qu’ont pu l’être les présidents français avant Nicolas Sarkozy. Car des voix s’élèvent, comme celle de Jean-Marie Rouart, pour pointer la surprenante hostilité des représentants de la France envers leur propre langue, particulièrement de la part d’Emmanuel Macron dont le nom reste associé à la start-up nation. Or, on ne mesure pas ou on ne veut pas mesurer la puissance que procure le fait de parler français et le rayonnement qui est attaché à la francophonie.

Avec Celia Cuordifede, journaliste indépendante spécialiste des sujets internationaux dont la migration et auteur de Ceux qui restent (Editions du Rocher)

Il y a ceux qui partent et ceux qui restent. Les premiers font souvent naufrage avant d’arriver sur nos côtes ; les seconds sont accablés par cette épreuve. Que deviennent-ils et comment le vivent-ils ? Cette question, Célia Cuordifede se l’est posée. Cette journaliste indépendante est spécialiste des sujets internationaux, en particulier des migrations. Elle collabore régulièrement aux magazines Marianne, à L’Express, ainsi qu'à TF1.  Ces deux dernières années, elle s’est rendue en Afghanistan, au Sénégal, au Guatemala, en Tunisie mais aussi au Liban. Il fallait comprendre les causes précises des départs massifs et en mesurer les conséquences. Selon les secours espagnols, quatre migrants sont morts parmi un groupe de plus de 700 personnes secourues dans la nuit de vendredi à samedi à bord de quatre embarcations au large de l'île espagnole d'El Hierro, dans l'archipel des Canaries.

Après les émeutes, comment lutter contre “l’ensauvagement” ? Georges Fenech, ancien député du Rhône (UMP puis LR), magistrat, ancien juge d'instruction, ancien président de la Miviludes. Auteur de L’ensauvagement de la France - la responsabilité des juges et des politiques (Ed. Le Rocher)

Sylvie Perez, journaliste, a traduit de l’anglais l'œuvre théâtrale d’Agatha Christie. En finir avec le wokisme - chronique de la contre-offensive anglo-saxonne (Ed. Cerf)

Le mot wokisme, qu’on pourrait traduire par éveillisme, est récemment entré dans les usages de la politique et des media, Être éveillé, c’est la grande mode, c’est être conscient de l’injustice sociale que subissent des minorités, A droite en particulier, il effraie par sa rhétorique à sens unique consistant à faire des mâles blancs hétéro des boucs émissaires de toutes les oppressions subies par les autres, avec toutes les dérives, toutes les cautions à la violence que les idéologies victimaires peuvent apporter à la pulsion de mort. Guerre des races, guerre des sexes, la déferlante woke veut instaurer de nouveaux clivages. Le monde anglo-saxon est la matrice, comme toujours, de ce qui nous arrive. Mais la riposte aussi vient de là-bas. Des esprits s'attèlent à défendre l'égalité des droits, la liberté d'expression ainsi que la liberté académique.

Louis Daufresne • Lundi au Jeudi à 7h30 Convivialité et regard positif, dans un esprit critique, sur l'actualité au sens large, en compagnie d'une personnalité reconnue et issue du monde intellectuel, religieux, etc.

Jérôme Cordelier, rédacteur en chef au Point. Auteur de Après la nuit - Ces chrétiens qui ont reconstruit la France et l’Europe 1945-1954 (Ed. Calmann-Lévy)

[Rediffusion] Avec Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron et auteur de Le temps des saints - ne soyons pas des chiens muets (Ed. Artège)

Le synode offre l’occasion de réfléchir à l’avenir de l’Eglise et, vu l’étendue de son passé, on est porté à croire que les choses ne sont pas finies. Et comment le serait-elle ? Etait-ce mieux avant ? Pas sûr. Est-ce que ce sera plus dur après ? Oui, et même dès à présent puisque le temps des saints est venu. Oui, le temps, pas le camp, le camp des saints, c’était Jean Raspail mais les sonorités sont proches et peut-être aussi qu’une certaine vision les rapproche, une vision de fin du monde ou fin d’un monde.

Louis Daufresne • Lundi au Jeudi à 7h30 Convivialité et regard positif, dans un esprit critique, sur l'actualité au sens large, en compagnie d'une personnalité reconnue et issue du monde intellectuel, religieux, etc.

Avec le Père Philippe Asso, prêtre du diocèse de Nice, docteur en théologie et en science du langage, collaborateur et conseiller spirituel de Soeur Emmanuel (1908-2008). Soeur Emmanuelle, sauver les enfants (Flammarion)

La Journée Missionnaire Mondiale aura lieu dimanche prochain 22 octobre et fera écho à cette phrase de l’Evangile : « Des cœurs brûlants, des pieds en marche » (cf. Lc 24, 13-35). Cette journée clora la semaine missionnaire mondiale. L’Eglise peine à l’incarner dans des figures faisant autorité pour tous. Il y a 15 ans, le 20 octobre 2008, mourait Soeur Emmanuel, enseignante, pauvre parmi les pauvres avec les chiffonniers du Caire. Un texte inédit vient de paraître, fruit des entretiens qu’elle a eus, à l’aube de sa 100e année, avec celui qui accompagna pendant 15 ans cette femme de caractère, icône médiatique s’il en fût. Philippe Asso est prêtre du diocèse de Nice (Alpes-Maritimes), délégué pour les relations avec le judaïsme et aussi référent pour les relations avec les Musulmans. Il fut aussi curé-archiprêtre de la paroisse-cathédrale de Nice, aumônier de la communauté catholique francophone à Hong Kong. En 1993, il fut recruté par sœur Emmanuelle, il l’aida à la rédaction de son autobiographie posthume, alors qu’il faisait un doctorat conjoint en théologie et en science du langage. Chemin faisant, Philippe Asso devint conseiller spirituel de sœur Emmanuel dont la vie aura été consacrée à Sauver les enfants